Testimonianza raccontata il 16 ottobre 2007 da
Maura delle Piccole Sorelle di Chiusi (al secolo
Maura Pardini), nata il 31 agosto 1929 a
Massarosa, frazione Bargecchia (Lucca).
«Il mio
nonno da parte di padre, Raimondo Pardini, morto
quando io avevo 12 anni [1941] a
un'età che doveva essere fra i 75 e gli 80,
viveva a Piano di Conca, una frazione di Massarosa,
zona allora poverissima, piena di paludi, che
avevano cominciato a bonificare da poco.
Il mio nonno
faceva il mezzadro nei terreni del più
grosso proprietario terriero della zona. Stava in
una baracca di legno, che non era neppure di sua
proprietà. Lavorava due campicelli e non ce
la faceva a sfamare la famiglia, moglie e tre figli
(pochi per quei tempi).
Così, per
diversi anni (io l'ho sentito raccontare) a
novembre prendeva la nave a Livorno e partiva per
la Corsica a fare il boscaiolo per quattro mesi. Ci
andava da solo e con sé portava poche cose,
fra queste il paiolo, dove cucinava tutti i giorni
o polenta nera di "neccio" o polenta gialla di
granturco.
Era sempre solo,
anche a lavorare. Qualche volta, quando metteva la
tagliola e aveva fortuna, prendeva qualche animale
e mangiava carne. Come facesse a lavorare
così duro mangiando così poco, non lo
so. Per dormire, si era fatto una baracchetta di
legno e frasche nel bosco.
Alla fine dei
quattro mesi, gli davano la paga: due o tre sacchi
di granturco. E con quella paga tornava a Piano di
Conca. Quello che mi colpiva di più, era che
diceva sempre: «Il seme non si mangia».
C'era un sacco di granturco che nessuno doveva
toccare, neanche avesse la fame più nera,
perché doveva servire da seme. Il pane,
allora, a casa nostra, non esisteva.
Dopo qualche anno
di questa vita, riuscì a comprarsi una
vacca, che stava in una stalla della stessa baracca
di legno di Piano di Conca.
Il cambiamento
è venuto con la generazione del mio babbo,
che era andato a lavorare con i primi fiorai della
zona. Capì che la strada dei fiori poteva
andare avanti... e piano piano si fece una
serra.
Mi sembra
però che la vita del nonno, nonostante la
miseria, fosse più umana. Ricordo che a
volte andava a cercarmi negli alberi del padrone
una melina di scarto, che chiamavamo il
"gavizzorin": per noi bambini era un lusso!
Insomma, era una vita di sacrificio. Allora si
lavorava per vivere, o almeno per mangiare. Oggi,
con i fiori e le serre computerizzate, col
commercio globalizzato delle multinazionali, si
vive per lavorare e non c'è tempo per
l'umanità».
Nota: in
Garfagnana, la "farina di neccio" è la
farina di castagne.
Il termine
« neccio » (o niccio) deriva
per aferesi del primo elemento da
castaneccio o castaniccio (si veda
etimo.it,
versione web del Vocabolario Etimologico della
Lingua Italiana di Ottorino Pianigiani).
Sull'Appennino pistoiese, in Garfagnana e Lunigiana
indica una specie di cialda ottenuta dalla farina
di castagne stemperata in acqua, cotta tra due
"testi", cioè dischi di pietra, ferro o
anche di terracotta, scaldati nel caminetto e
rivestiti con foglie di castagno. I "nicci" (sing.
"nicciu") vengono preparati anche nella
microregione còrsa della
Castagniccia.
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Témoignage
rapporté le 16 octobre 2007 par Maura des
Petites Surs de Chiusi (de son vrai nom
Maura Pardini), née le 31 août
1929 à Massarosa, dans le hameau de
Bargecchia (Lucques).
«Mon
grand-père paternel, Raimondo Pardini, mort
quand j'avais 12 ans [1941] alors qu'il
devait avoir entre 75 et 80 ans, vivait à
Piano di Conca, un hameau de Massarosa,
région alors très pauvre, couverte de
marécages que l'on avait commencé
à assainir depuis peu.
Il était
métayer sur les terres du plus gros
propriétaire terrien de la région. Il
vivait dans une baraque en bois, qui ne lui
appartenait même pas. Il travaillait dans
deux petits champs et il ne parvenait pas à
nourrir correctement sa famille,
c'est-à-dire sa femme et ses trois enfants
(ce qui était peu pour
l'époque).
C'est ainsi que
pendant plusieurs années (je l'ai entendu
raconter) en novembre il prenait le bateau à
Livourne et il allait en Corse faire le
bûcheron pendant quatre mois. Il y allait
seul et il emportait peu de choses avec lui, dont
le chaudron dans lequel il préparait chaque
jour la polenta à la farine de
châtaigne ou la polenta à la farine de
maïs.
Il était
toujours seul, même au travail. Quelquefois,
quand il posait un piège et avait de la
chance, il attrapait un animal et il mangeait de la
viande. J'ignore comment il arrivait à
travailler aussi dur en mangeant si peu. Pour
dormir, il s'était construit une petite
cabane faite de bois et de branches dans la
forêt.
À la fin
des quatre mois, on lui donnait sa paie : deux
ou trois sacs de maïs. Et c'est avec cette
paie qu'il revenait à Piano di Conca. La
chose qui me frappait le plus, c'est qu'il disait
toujours «La semence ne se mange pas». Il
y avait un sac de maïs que personne ne devait
toucher, même au prix de la faim la plus
tenace, parce qu'il devait servir de semence. En
ces temps, le pain n'existait pas chez
nous.
Après
quelques années de cette vie, il
réussit à s'acheter une vache, qui
restait dans une écurie de la baraque
même de Piano di Conca.
Le changement
s'est fait avec la génération de mon
père, qui était allé
travailler avec les premiers fleuristes de la
région. Il comprit que le secteur des fleurs
était prometteur
Et petit à
petit il fit sa propre serre.
Pourtant il me
semble que la vie de mon grand-père,
malgré la misère, était plus
humaine. Je me souviens qu'il allait parfois me
chercher une petite pomme mise de
côté, que nous appelions le
"gavizzorin": pour nous autres les enfants
c'était un luxe! En définitive,
c'était une vie de sacrifice. En ces temps,
on travaillait pour vivre, ou au moins pour manger.
De nos jours, avec les fleurs et les serres
gérées par ordinateur, avec le
commerce mondialisé des multinationales, on
vit pour travailler et il n'y a plus de temps pour
l'aspect humain».
[traduzione
a cura di EiuStessu]
Note: en
Garfagnana, la "farine de neccio" est la farine de
châtaigne.
Le terme "neccio"
(ou niccio) provient de l'aphérèse du
premier élément de castaneccio
ou castaniccio (voir etimo.it,
version web du Vocabolario Etimologico della Lingua
Italiana de Ottorino Pianigiani).
Dans les Appenins de la région de Pistoia,
en Garfagnana et Lunigiana il désigne une
sorte de gauffrette obtenue à partir de
farine de châtaigne détrempée
dans l'eau, cuite entre deux "testi", autrement dit
des disques de pierre, de fer ou même di
terre cuite, chauffés dans la
cheminée et recouverts de feuilles de
châtaigner. Les "nicci" (sing. "nicciu") sont
aussi préparés dans la région
de Castagniccia, en Corse.
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