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Testimonianza raccolta da Tina Fineschi il 16 ottobre 2007 a Chiusi (SI). Il testo rispecchia quasi fedelmente le parole così come venivano pronunciate (dunque la forma non è perfetta). Il protagonista del racconto è il nonno dell'intervistata, che dovette recarsi in Corsica per sopravvivere. L'epoca a cui si riferiscono i fatti è collocabile a cavallo tra il XIX e il XX secolo.

Témoignage rapporté par Tina Fineschi le 16 octobre 2007 à Chiusi (Sienne). Le texte reflète presque exactement les mots tels qu'ils ont été prononcés (de fait le texte n'est pas formellement parfait). Le protagoniste du récit est le grand-père de la personne interrogée, et dut se rendre en Corse pour survivre. L'époque dont il est question peut être située à cheval entre le 19ème et le 20ème siècle.


Quattro mesi in Corsica / Quatre mois en Corse



Testimonianza raccontata il 16 ottobre 2007 da Maura delle Piccole Sorelle di Chiusi (al secolo Maura Pardini), nata il 31 agosto 1929 a Massarosa, frazione Bargecchia (Lucca).

«Il mio nonno da parte di padre, Raimondo Pardini, morto quando io avevo 12 anni [1941] a un'età che doveva essere fra i 75 e gli 80, viveva a Piano di Conca, una frazione di Massarosa, zona allora poverissima, piena di paludi, che avevano cominciato a bonificare da poco.

Il mio nonno faceva il mezzadro nei terreni del più grosso proprietario terriero della zona. Stava in una baracca di legno, che non era neppure di sua proprietà. Lavorava due campicelli e non ce la faceva a sfamare la famiglia, moglie e tre figli (pochi per quei tempi).

Così, per diversi anni (io l'ho sentito raccontare) a novembre prendeva la nave a Livorno e partiva per la Corsica a fare il boscaiolo per quattro mesi. Ci andava da solo e con sé portava poche cose, fra queste il paiolo, dove cucinava tutti i giorni o polenta nera di "neccio" o polenta gialla di granturco.

Era sempre solo, anche a lavorare. Qualche volta, quando metteva la tagliola e aveva fortuna, prendeva qualche animale e mangiava carne. Come facesse a lavorare così duro mangiando così poco, non lo so. Per dormire, si era fatto una baracchetta di legno e frasche nel bosco.

Alla fine dei quattro mesi, gli davano la paga: due o tre sacchi di granturco. E con quella paga tornava a Piano di Conca. Quello che mi colpiva di più, era che diceva sempre: «Il seme non si mangia». C'era un sacco di granturco che nessuno doveva toccare, neanche avesse la fame più nera, perché doveva servire da seme. Il pane, allora, a casa nostra, non esisteva.

Dopo qualche anno di questa vita, riuscì a comprarsi una vacca, che stava in una stalla della stessa baracca di legno di Piano di Conca.

Il cambiamento è venuto con la generazione del mio babbo, che era andato a lavorare con i primi fiorai della zona. Capì che la strada dei fiori poteva andare avanti... e piano piano si fece una serra.

Mi sembra però che la vita del nonno, nonostante la miseria, fosse più umana. Ricordo che a volte andava a cercarmi negli alberi del padrone una melina di scarto, che chiamavamo il "gavizzorin": per noi bambini era un lusso! Insomma, era una vita di sacrificio. Allora si lavorava per vivere, o almeno per mangiare. Oggi, con i fiori e le serre computerizzate, col commercio globalizzato delle multinazionali, si vive per lavorare e non c'è tempo per l'umanità».


Nota: in Garfagnana, la "farina di neccio" è la farina di castagne.

Il termine « neccio » (o niccio) deriva per aferesi del primo elemento da castaneccio o castaniccio (si veda etimo.it, versione web del Vocabolario Etimologico della Lingua Italiana di Ottorino Pianigiani).
Sull'Appennino pistoiese, in Garfagnana e Lunigiana indica una specie di cialda ottenuta dalla farina di castagne stemperata in acqua, cotta tra due "testi", cioè dischi di pietra, ferro o anche di terracotta, scaldati nel caminetto e rivestiti con foglie di castagno. I "nicci" (sing. "nicciu") vengono preparati anche nella microregione còrsa della Castagniccia.



Témoignage rapporté le 16 octobre 2007 par Maura des Petites Sœurs de Chiusi (de son vrai nom Maura Pardini), née le 31 août 1929 à Massarosa, dans le hameau de Bargecchia (Lucques).

«Mon grand-père paternel, Raimondo Pardini, mort quand j'avais 12 ans [1941] alors qu'il devait avoir entre 75 et 80 ans, vivait à Piano di Conca, un hameau de Massarosa, région alors très pauvre, couverte de marécages que l'on avait commencé à assainir depuis peu. 

Il était métayer sur les terres du plus gros propriétaire terrien de la région. Il vivait dans une baraque en bois, qui ne lui appartenait même pas. Il travaillait dans deux petits champs et il ne parvenait pas à nourrir correctement sa famille, c'est-à-dire sa femme et ses trois enfants (ce qui était peu pour l'époque).

C'est ainsi que pendant plusieurs années (je l'ai entendu raconter) en novembre il prenait le bateau à Livourne et il allait en Corse faire le bûcheron pendant quatre mois. Il y allait seul et il emportait peu de choses avec lui, dont le chaudron dans lequel il préparait chaque jour la polenta à la farine de châtaigne ou la polenta à la farine de maïs.

Il était toujours seul, même au travail. Quelquefois, quand il posait un piège et avait de la chance, il attrapait un animal et il mangeait de la viande. J'ignore comment il arrivait à travailler aussi dur en mangeant si peu. Pour dormir, il s'était construit une petite cabane faite de bois et de branches dans la forêt.

À la fin des quatre mois, on lui donnait sa paie : deux ou trois sacs de maïs. Et c'est avec cette paie qu'il revenait à Piano di Conca. La chose qui me frappait le plus, c'est qu'il disait toujours «La semence ne se mange pas». Il y avait un sac de maïs que personne ne devait toucher, même au prix de la faim la plus tenace, parce qu'il devait servir de semence. En ces temps, le pain n'existait pas chez nous.

Après quelques années de cette vie, il réussit à s'acheter une vache, qui restait dans une écurie de la baraque même de Piano di Conca.

Le changement s'est fait avec la génération de mon père, qui était allé travailler avec les premiers fleuristes de la région. Il comprit que le secteur des fleurs était prometteur… Et petit à petit il fit sa propre serre.

Pourtant il me semble que la vie de mon grand-père, malgré la misère, était plus humaine. Je me souviens qu'il allait parfois me chercher une petite pomme mise de côté, que nous appelions le "gavizzorin": pour nous autres les enfants c'était un luxe! En définitive, c'était une vie de sacrifice. En ces temps, on travaillait pour vivre, ou au moins pour manger. De nos jours, avec les fleurs et les serres gérées par ordinateur, avec le commerce mondialisé des multinationales, on vit pour travailler et il n'y a plus de temps pour l'aspect humain». 

[traduzione a cura di EiuStessu]


Note: en Garfagnana, la "farine de neccio" est la farine de châtaigne.

Le terme "neccio" (ou niccio) provient de l'aphérèse du premier élément de castaneccio ou castaniccio (voir etimo.it, version web du Vocabolario Etimologico della Lingua Italiana de Ottorino Pianigiani).
Dans les Appenins de la région de Pistoia, en Garfagnana et Lunigiana il désigne une sorte de gauffrette obtenue à partir de farine de châtaigne détrempée dans l'eau, cuite entre deux "testi", autrement dit des disques de pierre, de fer ou même di terre cuite, chauffés dans la cheminée et recouverts de feuilles de châtaigner. Les "nicci" (sing. "nicciu") sont aussi préparés dans la région de Castagniccia, en Corse.

Emigrazione italiana in Corsica - Emigration italienne en Corse


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